Ici Merov Club : 3 minutes de lecture pour comprendre ce qui se joue.

Après des mois d'attente, c'est officiel. 4 nouveaux ETF crypto débarquent sur les marchés américains cette semaine. Une nouvelle étape majeure pour l'adoption institutionnelle.

Les lancements de la semaine :

C'est quoi un ETF crypto ?

Un ETF (fonds négocié en bourse), c'est comme acheter une action en bourse, mais au lieu d'acheter une entreprise, vous achetez indirectement de la crypto. Vous n'avez pas besoin de créer un wallet ou de gérer vos clés privées. C'est la façon la plus simple pour les investisseurs traditionnels d'investir dans la crypto.

Bitwise (un gestionnaire d'actifs crypto de 15 milliards de dollars) lance le BSOL, le premier ETF Solana aux États-Unis. La particularité : l'ETF va "staker" 100% des Solana détenus.

C'est quoi le staking ? C'est comme mettre votre argent sur un compte épargne. Vous bloquez vos cryptos pour aider à sécuriser le réseau, et en échange, vous recevez des récompenses. Ici, environ 7% par an.

Canary Capital (une société d'investissement) lance deux ETF supplémentaires aujourd’hui:

Un lancement malgré le blocage du gouvernement

Ces ETF arrivent alors que le gouvernement américain est en shutdown depuis 22 jours. Normalement, la SEC (l'autorité de régulation) doit approuver chaque ETF manuellement.

Mais les émetteurs ont trouvé une astuce : de nouvelles règles entrées en vigueur en septembre permettent une approbation automatique 20 jours après le dépôt.
Résultat : pas besoin d'attendre la SEC.

Eric Balchunas de Bloomberg confirme : "À moins d'une intervention de dernière minute de la SEC, ces lancements vont se faire."

Cardano, Avalanche et Dogecoin ont aussi déposé des demandes d'ETF. Ils attendent leur tour pour être listés sur les marchés traditionnels.

Pourquoi c'est important ?

Après le succès des ETF Bitcoin et Ethereum, les investisseurs institutionnels veulent maintenant accéder à d'autres cryptos de manière régulée et simple.

Le fonds XRP de REX Shares vient de dépasser 100 millions de dollars d'actifs, prouvant l'appétit du marché.

Ce qu'il faut retenir : 4 nouveaux ETF crypto arrivent cette semaine malgré le shutdown gouvernemental. Solana, Litecoin et Hedera deviennent accessibles aux investisseurs traditionnels via des produits régulés. Wall Street accélère son adoption de la crypto.

Les entreprises qui accumulent du Bitcoin et de l'Ethereum ont quasiment arrêté leurs achats depuis le crash du 10 octobre. Un signal clair de perte de confiance.

Les grandes entreprises ont disparu…

David Duong, responsable chez Coinbase Institutional, a déclaré : "Les entreprises de trésorerie crypto ont largement disparu après la chute du 10 octobre. Les achats de Bitcoin sont tombés à des niveaux presque au plus bas de l'année et ne se sont pas redressés, même les jours de hausse."

C'est quoi une entreprise de trésorerie crypto (DAT) ?

Ce sont des entreprises cotées en bourse qui achètent et détiennent du Bitcoin et de l'Ethereum comme actifs de réserve. Les plus connues sont MicroStrategy et Tesla. Elles ont généralement beaucoup d'argent et achètent massivement de la crypto.

Leur retrait depuis le 10 octobre "signale une confiance limitée de leur part", selon Duong.

Le crash du 10 octobre

Bitcoin a chuté de 9% entre le 10 et le 11 octobre, passant de 121 500$ à moins de 110 500$. Le prix est même tombé sous les 105 000$ ce mois-ci avant de se redresser à 114 250$ actuellement.

Ethereum a suivi, chutant de plus de 15% à 3 686$ avant de rebondir à 4 130$.

Une seule entreprise continue d'acheter

BitMine Immersion Technologies est "le seul acheteur constant" depuis le crash. L'entreprise a dépensé plus de 1,9 milliard de dollars depuis le 10 octobre pour acheter près de 483 000 ETH.

Duong prévient : "Si BitMine ralentit ou fait une pause, nous craignons que l'offre d'achat des entreprises disparaisse."

Pourquoi c'est inquiétant ?

Les grandes entreprises sont des "acheteurs lourds avec des poches profondes". Quand elles arrêtent d'acheter, ça retire beaucoup de demande du marché.

"Le marché semble plus fragile quand les plus gros acheteurs restent sur la touche", explique Duong. Il recommande "une position plus prudente à court terme".

Ce qu'il faut retenir : Les grandes entreprises ont arrêté d'acheter du Bitcoin depuis le crash d'octobre. Seule BitMine continue d'acheter massivement de l'Ethereum. Ce retrait des gros acheteurs fragilise le marché et signale une prudence accrue face à la volatilité.

Le parti UDR (Union des droites pour la République) d'Éric Ciotti dépose aujourd'hui à l'Assemblée nationale la première proposition de loi complète sur les cryptos en France. Un texte ambitieux en trois axes.

1. Créer une réserve stratégique de Bitcoin

Le texte propose de créer un établissement public pour détenir 420 000 BTC (2% de l'offre totale) d'ici 7-8 ans. L'objectif : constituer un "or numérique national" pour protéger la souveraineté financière du pays.

Comment financer cette réserve ?

2. Encourager les stablecoins en euros

Le texte veut faire des stablecoins une alternative à Visa et Mastercard. Voici les mesures :

3. Aider les entreprises crypto

Pour le minage : Fiscalité adaptée sur l'électricité avec des tarifs flexibles pour les data centers de minage

Pour les investisseurs : Bitcoin et cryptos accessibles dans le PEA via des ETN (Titre négocié en bourse) et révision des règles européennes pour permettre les prêts garantis par des cryptos

Quelles chances d'aboutir ?

Très faibles. L'UDR ne compte que 16 députés sur 577. Le texte n'est pas intégré au projet de loi de Finances et a été conçu sans collaboration avec d'autres partis.

Résultat : peu de chances que le Bureau de l'Assemblée retienne cette proposition.

Pourquoi c'est important quand même ?

C'est la première fois qu'un texte aussi complet sur la crypto est proposé en France. L'UDR veut se positionner comme le parti pro-crypto, inspiré par le succès de Donald Trump aux États-Unis qui a séduit un nouvel électorat avec ce positionnement.

Même si le texte ne passe pas, il marque un tournant symbolique : la France reconnaît Bitcoin comme réserve stratégique et les stablecoins comme alternative aux systèmes de paiement traditionnels.

Ce qu'il faut retenir : La France propose officiellement de créer une réserve nationale de 420 000 BTC financée par le minage public et une partie du Livret A. Peu de chances que ça passe, mais ça montre que la crypto entre enfin dans le débat politique français.

Chaleureusement,
Merov Club